mardi 11 septembre 2007

HISTOIRE DE LA CAPOEIRA

HISTOIRE


Vers 1530 les premiers esclaves venus de plusieurs pays d’Afrique noire débarquent sur le nouveau continent, au Brésil. C’est la que commence notre histoire. Ils arrivent d’abord par centaines, et ensuite par milliers. Ils apportent avec eux leur culture – une culture vivante, différente de celle de l’Europe. Une culture qui n’était pas conservée dans les livres ou dans les musées, mais dans le corps, dans l’âme et le cœur de chacun, qui était transmise de père en fils, de maître à disciple, de génération en génération...

De mère noire esclave et de père inconnu, la capoeira s’est répandue dans les villes comme une chose ‘vagabonde’. Son origine jusqu’à aujourd’hui est discutée. Pour les uns, elle est africaine, pour les autres brésilienne. Même si tout le monde sait qu’elle a été créée par les esclaves africains, ce qui est certain, c’est quelle est née au Brésil dans les campagnes et a grandi dans les centres urbains. Peut-être que nous ne pourrons jamais préciser avec exactitude « qui » a introduit pour la première fois le germe de la capoeira au Brésil, ni « quand.» Comme elle n’a pas été créée dans un but spécifique de défense personnelle par «quelqu’un», à la différence de la plupart des arts martiaux, la capoeira est né de la conjonction de plusieurs facteurs. D’ailleurs, elle est rapidement devenue un instrument de défense, de résistance culturelle, un catalyseur et régulateur social des communautés esclaves et n’oublions pas la suite : ses adeptes ont été violemment persécutés, discriminés, réprimés, puis fouettés emprisonnés et exilés.

Aujourd’hui la capoeira est présente dans tous les pays occidentaux, et depuis plusieurs décennies, dans les écoles, les académies de danses, les universités, le théâtre, la musique, le cinéma, les académies d’arts martiaux au Brésil.

Comme l’a écrit Mario Carelli dans ‘Les Cultures Croisées’ à propos de la colonisation des Indiens par les Portugais : « ... Le « sauvage » une fois découvert, exorcisé, baptisé et exhibé sera mythifié. » De même pour la capoeira : depuis près de 350 ans de trajectoire marginale, l’heure est arrivée pour elle de régler ses comptes.

Comment cette danse, spectaculaire, festive, rythmée, périlleuse et parfois violente, rappelle à l’homme, d’une part son côté animal et de l’autre la nécessité de se servir de son corps dans toutes les situations de la vie ? La capoeira a permis aux esclaves de perpétuer des traditions réprimées, de préserver un morceau de liberté par le biais du jeu, du chant et de la ruse, de compenser l’absence d’armes par l’agilité du corps, bref, de résister à la période la plus sombre de leur histoire.

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